Bal-Trap

 

Xavier DURRINGER, né en 1963 à Paris. Il a dirigé la compagnie de théâtre « La Lézarde » de 1989 à 2005, pour laquelle il écrit et met en scène.
Il écrit et réalise également pour le cinéma. Bal-Trap à été créée en 1991, la dernière pièce de Xavier Durringer,  » Histoires d’hommes  » ce joue actuellement.
Ses textes sont parus aux Éditions Théâtrales.

Certaines nuits d’été durent une éternité, ou le temps d’un bref amour.

Sur Bal-Trap
Dès les premières lectures nous est apparue une nécessaire proximité, proximité des acteurs et de leur personnage,
proximité des personnages entre eux,
des personnages et du public.
Proximité de la langue aussi. Une langue brute, sans beaucoup de fioriture, faite pour des voix simples, sans beaucoup d’artifice.
Nous avons imaginé une scène circulaire, une sorte de métaphore de la piste de danse, ou de la piste de cirque.
Alors j’ai sorti la « Corde à tracer » : c’est un terme qui vient du cirque justement. C’est simplement une corde étalonnée utilisée pour positionner
le chapiteau avant montage. Dans le monde du cirque il n’y a pas les mêmes préventions langagières, les mêmes tabous que dans le monde du théâtre.
Ça m’a compliqué la vie parfois. Et donc, Bal-Trap, c’est une sorte de cirque aux sentiments, avec des numéros de hautes voltiges, de jongleurs, d’équilibristes, ses fauves et ses clowns aussi. Ses exploits et ses chutes. Ses silences, ses rires et ses rugissements.
Bal-Trap c’est avant tout des histoires d’amours, des amours qui se cherchent ou qui se perdent. Des corps qui se cherchent ou qui se perdent.
Nous butions sur la fin. La toute fin. Nous avons emprunté pas mal de chemins, pas mal d’images et de situations, rien n’était vraiment satisfaisant.
Et puis un soir j’ai entendu cette chanson d’Ariane Moffat, Hôtel Amour le silence dévoile l’intime au grand jour un jour idéal un lieu de passage un vide confortable, et sur les dernières mesures, j’ai vu ce que devait être cette fin. Et c’était ça !!!
Mon travail s’achève. Je passe la main à Dominique Ménard, Sylvie Léonard, Bernard Le Nen et Lionel Bernard.
À eux de jouer !
Denis Infante

BAL-TRAP
de Xavier DURRINGER
Production : Théâtre en Gardonnenque.
Mise en scène, adaptation, environnement scénique, régie : Denis Infante
avec
Bulle : Sylvie Léonard
Lulu : Dominique Ménard
Gino : Bernard Le Nen
Muso : Lionel Bernard
Musique : extrait de « Hôtel Amour » d’Ariane Moffat
Conception de l’affiche : Bernard Le Nen

Vifs remerciements à :
Christiane Nicolas / Caroline Assemat / Jonas Infante / Jacques Massé / Arnaud Serpolet / Mairie de Garrigues /
La Mairie de Brignon pour son accueil chaleureux et son soutien.
durée: 1h20

Création: Foyer de Brignon 12 avril 2015 à 20h30

 

Notes biographiques imaginaires des personnages :

BULLE :
Surnom de collège, parce qu’elle « bullait » en cours.
Mère, Beau-père, militaire de carrière. Pas très clair le beau-père, s’il n’est ja­mais passé vraiment à l’acte.
Fille unique. Demi-frère plus jeune qu’elle ne connaît pratiquement pas.
Mère un peu dépressive autant que possessive.
Arrêt de ses études au brevet.
N’a jamais quitté le « bled ». Bosse dans une conserverie du coin en saison, ou serveuse dans des bars, ou ménage, enfin tout ce qui passe. Finalement bosse beaucoup.
S’est payée quelques comas éthyliques adolescente. Ne boit plus.
Se croit capable de rien, alors qu’elle a une capacité de résistance et une vo­lonté qu’elle a du mal à appréhender.
Son plus gros problème ? Les garçons, mais ça nous l’avions remarqué. Elle croit chercher le grand amour, alors qu’elle est en quête de sa liberté.

LULU :
Lucienne. Surnom « familial ».
Mère et père. Frères et sœurs, elle est au milieu dans l’ordre des naissances, neveux et nièces. Vivent tous plus ou moins dans la région. Les voit sou­vent, peut-être moins ces dernières années. Père et mère professeurs à la retraite.
Elle n’a jamais beaucoup bougé. Déménagement fréquent à une époque, au grès de ses rela­tions amoureuses. Mais dans des villes de la région.
Études supérieures, sciences sociales. N’en n’a jamais rien fait, par manque de convic­tion.
Bosse, nous savons où. Change souvent d’emploi selon l’occasion, mais rien de vraiment satisfaisant.
À une époque, elle participait activement à une chorale. Abandonnée après avoir rencon­tré Gino.
Aurait voulu avoir un enfant, des enfants. Peur que ne soit trop tard à présent. Peur qu’il ne soit trop tard pour beaucoup de chose.
Elle aussi parfois se sent au bord du vide.

MUSO :
Surnom donné par ses frères. En rapport avec « museau de rat », parce qu’il était le plus petit.
Mère et père. Gérants d’une supérette dans un petit village. Trois sœurs plus âgées aussi. Toujours vécu dans le coin. Rame avec les filles, vous avez remarqué. Il lui arrive encore de retourner chez ses parents, lorsqu’il n’a plus d’argent.
CAP-Plâtrier plaquiste. Petits boulots. Maçonnerie, agriculture, manutention.
Aimerait beaucoup posséder une Golf Gti. Aimerait beaucoup rencontrer une fille qui l’aimerait. Sinon, quoi, boire des coups, faire la tournée des fêtes votives, l’été, traîner avec les copains du moment. La belle vie quoi !
Le genre de type dont on dirait : « Il n’est pas tout à fait fini ».

GINO :
Jean. Surnom choisi par lui-même, pour son côté « mauvais genre » .
Mère. Père mort dans un accident du travail (fonderie) lorsqu’il avait une dou­zaine d’années. Fils unique. Originaire de la banlieue parisienne. Vécu longtemps chez sa mère mais en partageant les charges.
A longtemps bossé comme technicien du spectacle (tournées chanteurs no­tamment). Bonne réputation dans le métier jusqu’à ce que son addiction à l’alcool, au jeu et peut-être à autre chose lui joue de mauvais tours profes­sionnels.
À une époque a pas mal voyagé à travers le monde.
« Descendu » dans le sud il y a une dizaine d’années, après une séparation amou­reuse particulièrement difficile.
Depuis bosse beaucoup moins régulièrement, voire de moins en moins. A per­du son droit à l’intermittence depuis un bail.
Se sent depuis toujours des poussées poétiques. A même cru un temps pouvoir placer des textes auprès des chanteurs qu’il fréquentait. Échec, échec qui lui a été un bon prétexte pour abandonner. Parce que l’inspiration ne suffit pas, ni l’élan, ni la tension vers le « bleu dur ». Il faut aussi travailler, merde.
Rêve de voyages, rêve d’océan, rêve d’écrire, rêve beaucoup. Parfois a du mal à discerner ses rêves de la réalité prosaïque.

Denis Infante